Le Morvan est une terre que l’on ressent. Pas de grands hôtels ni de files d’attente, mais plutôt une impression de respirer un peu plus librement. Cet article vous propose trois escapades de deux jours, chacune avec son âme : la nature brute, le patrimoine vivant ou le bien-être gourmand. Trois façons de découvrir le Morvan sans se presser, en laissant chaque paysage vous envoûter.
Prêt à déconnecter ?
Sommaire
I. Le Morvan nature : entre lacs et forêts profondes
Le Morvan, quand on le découvre pour la première fois, a quelque chose d’intemporel. Les lacs y dorment sous des forêts denses. Les chemins se perdent dans la brume du matin, et chaque détour semble ouvrir sur un monde intact. Cet itinéraire vous emmène à la rencontre de cette nature à la fois sauvage et apaisante : du lac des Settons au Pannecière, en passant par le saut de Gouloux. Un voyage pour ceux qui aiment écouter le silence. Pour d’autres idées de voyages uniques et ressourçants, c’est par ici.
Jour 1 — Le lac des Settons, cœur battant du Morvan
Le lac des Settons, c’est un peu l’âme du Morvan. À l’aube, une fine brume flotte au-dessus de l’eau. Les premiers rayons se glissent entre les pins, et le murmure des vagues réveille les oiseaux. Suivez la rive nord : le sentier, ombragé et souple sous les pas, alterne clairières et percées sur le lac d’un bleu profond. À midi, une halte s’impose sur la presqu’île.
En fin d’après-midi, laissez-vous tenter par une balade en canoë ou en paddle. Quand le soleil descend, tout devient cuivre et or. Le lac s’endort doucement, et vous avec lui.
Où dormir ? Choisissez une cabane flottante ou un éco-lodge en bois, poêle allumé, terrasse sur l’eau. Le clapotis du lac remplacera votre berceuse.
Jour 2 — Du saut de Gouloux au lac de Pannecière
Le lendemain, cap sur le saut de Gouloux, une cascade cachée au cœur d’une forêt de mousses et de fougères. Le sentier se glisse entre les rochers. L’air y est frais, presque humide, et le grondement de l’eau précède la vue : une chute de dix mètres jaillit dans une cuve d’émeraude. Vous êtes ailleurs, dans une forêt primaire miniature.
Plus loin, la route s’enfonce vers le lac de Pannecière, le plus vaste du parc. Ici, pas de foule. Seulement le vent dans les hêtres, le cri lointain d’un héron et la lumière qui danse sur les vagues. Installez-vous sur un rocher, laissez passer le temps ou, plutôt, laissez-le reprendre sa juste place.
En résumé
Deux jours pour respirer, pour marcher sans but, pour redécouvrir la beauté simple du vivant. Ce premier itinéraire, c’est un bain de silence et de verdure : une parenthèse où le Morvan vous apprend à écouter la nature… et un peu vous-même.
II. Le Morvan patrimoine : pierres, mémoire et villages de caractère
Ici, les pierres parlent. Elles racontent les pèlerins de Vézelay, les Gaulois de Bibracte, les maçons du granit. Le Morvan, c’est un livre ouvert qu’on feuillette en marchant. En deux jours, vous traverserez des siècles d’histoire sans jamais quitter le fil des collines. De la basilique de Vézelay aux forêts du Mont Beuvray, chaque étape évoque quelque chose du passé.
Jour 1 — De Vézelay à Château-Chinon, sur la route des croyances et des panoramas
Commencez par Vézelay, joyau perché sur sa colline. Le matin, la lumière entre doucement dans la basilique Sainte-Marie-Madeleine, jouant sur les chapiteaux comme sur une page enluminée. Dehors, les ruelles pavées vous guident jusqu’à un atelier de céramiste ou un petit café où le crémant pétille comme un secret partagé.

Puis, cap sur Château-Chinon. Du belvédère, la vue embrasse tout le Morvan, mosaïque de forêts et de vallons. Une halte au Musée du Septennat complète la journée, clin d’œil à Mitterrand, qui aimait venir ici « respirer entre deux décisions d’État ».
Où dormir ? Dans une maison en granit, peut-être un peu rustique, mais sincère. Le soir, autour d’une table simple, on échange des histoires, des rires, un peu d’humanité.
Jour 2 — Bibracte, l’âme gauloise du Morvan
Le deuxième jour, direction le Mont Beuvray. Sous vos pas, les pierres de Bibracte, ancienne capitale des Éduens, semblent encore vibrer. Les fouilles, le musée, les sentiers : tout respire la mémoire. Au sommet, la vue porte loin. Très loin. On comprend pourquoi les Gaulois avaient choisi cette citadelle de nature et d’esprit.
À midi, le restaurant du musée sert une cuisine inspirée du terroir : lentilles, charcuteries fines, fromages locaux. Rien d’extravagant, mais tout est juste. Avant de repartir, arrêtez-vous un instant sur le chemin. Fermez les yeux et laissez-vous bercer par le vent dans les hêtres.
En résumé
Cet itinéraire est une traversée du temps. Entre patrimoine, culture et vie locale, il dévoile un Morvan habité, sincère, façonné par les mains de ceux qui l’aiment. Deux jours pour comprendre qu’ici, l’histoire se respire plus qu’elle ne se lit dans les livres.
III. Le Morvan bien-être : déconnexion, nature et gourmandise
Si le Morvan avait une devise, ce serait « prendre son temps ». Ici, le luxe n’est pas dans le confort, mais dans le calme. Dans une table simple mais généreuse, un bain chaud au milieu des bois ou un marché où tout sent le vrai.
Jour 1 — Entre Quarré-les-Tombes et les étangs de Vaux et Baye
Votre escapade débute à Quarré-les-Tombes, petit village à l’étrange cimetière de sarcophages granitiques. Le lieu a quelque chose de mystique. Puis, direction les étangs de Vaux et de Baye. Sur le chemin, les reflets du ciel dans l’eau rivalisent avec le vert profond des sous-bois. Vous pouvez marcher, pagayer, rêver. Ici, rien ne presse.
L’après-midi, offrez-vous un moment de détente : massage, spa ou bain nordique dans une auberge de charme. Le soir, autour d’un feu de cheminée, régalez-vous d’une truite du lac ou d’œufs meurette. Goûtez le bonheur simple, celui qu’on avait oublié.
Jour 2 — Saulieu et les plaisirs de la table
Le lendemain, laissez-vous guider par vos sens jusqu’à Saulieu, capitale bourguignonne du goût. Le samedi matin, son marché embaume : pain chaud, miel doré, champignons fraîchement cueillis. Prenez le temps de discuter, d’écouter les producteurs parler de leur terre. Ici, chaque accent a la chaleur du terroir.
Déjeunez dans une brasserie locale ou osez la table étoilée. La gastronomie y est un art de vivre plus qu’un luxe. Pour digérer, partez marcher dans la forêt de Breuil-Chenue. L’air y est si pur qu’il semble laver les pensées. Vous rentrerez léger, apaisé, nourri autrement.
En résumé
Ce troisième itinéraire, c’est un retour à l’essentiel. Le Morvan y devient refuge, cocon, respiration. Deux jours pour ralentir, savourer et se souvenir que le bonheur se trouve souvent là : dans un silence, un plat partagé ou un rayon de soleil filtrant à travers les arbres.
IV. Conseils pratiques pour un week-end réussi dans le Morvan
Avant de partir, quelques conseils d’un habitué : le Morvan se vit mieux quand on le laisse vous surprendre.
Accès et mobilité
À 2 h 30 de Paris ou 1 h 30 de Dijon, le parc est facilement accessible. Gares d’Avallon, d’Autun ou de Corbigny, puis covoiturage ou vélo électrique : le voyage commence déjà sur la route. Si vous aimez la liberté, louez une voiture. Toutefois, sachez qu’ici, on roule lentement, juste pour le plaisir du paysage.
Quand partir ?
Chaque saison réinvente le Morvan :
- Printemps, pour les sous-bois fleuris et les cascades pleines
- Été, pour les baignades et les marchés en plein air
- Automne, pour la forêt en feu
- Hiver, pour la brume et les petits matins givrés
Où dormir et où manger ?
Choisissez des adresses engagées : écogîtes, cabanes en bois, chambres d’hôtes labellisées « Valeurs Parc ». Côté table, misez sur les marchés : miel, fromages, truite, pain de campagne. Le Morvan se déguste sans chichi, mais avec respect.
Cartes et applis utiles
- Visorando ou Komoot pour les sentiers
- Application du Parc naturel régional du Morvan pour les bons plans locaux
- Et, surtout, une carte papier : indispensable quand le réseau disparaît (et c’est tant mieux)
Le Morvan a tout pour vous séduire. Et ces trois itinéraires sont autant de manières différentes d’y céder. Alors, que choisirez-vous : l’appel du lac, la voix des pierres ou la douceur d’une table au coin du feu ? Quelle que soit votre réponse, une chose est sûre : vous repartirez plus léger, un peu plus vivant.